La ’Gare Maritime’ à Bruxelles, la ville où il ne pleut jamais

C’est alors que le promoteur Extensa s’est demandé comment insuffler une nouvelle vie à ce site historique. L’étude du projet a été confiée à JDMA, bureau connu aujourd’hui sous le nom d’ALTSTADT. Le résultat, une modeste boule de neige… qui a fini en avalanche. Et, une fois la poussière retombée, la gare historique de marchandises était devenue une nouvelle partie de la ville, absolument phénoménale.

Une cassette hermétiquement close

Jan de Moffarts : “La reconversion du site Gare Maritime a en effet commencé par la commande d’une petite étude. Le développement d’une sorte de master plan, en dialogue étroit avec le promoteur, devait permettre d’affiner cette vision. Au cours des cent dernières années, le site a subi de grandes transformations, et il ne subsistait plus grand-chose de l’original. Ses qualités en revanche restaient indéniables. Il s’agissait d’une sorte de cassette hermétiquement close et, dans notre vision, nous plaidons pour en retrouver la matérialité et la composition d’origine, tout en ouvrant le site vers le voisinage et en le redéveloppant comme une ville couverte. Comme un nouveau pôle de rencontre à Bruxelles, avec un programme stratifié. Et le patrimoine historique comme élément de liaison.”

“Dans une première phase, le bâtiment de la gare a été soigneusement restauré par nous, en collaboration avec Bureau Bouwtechniek, Ney & Partners et Boydens. Au cours de la phase suivante, les équipes néerlandaises Neutelings Riedijk Architects et OMGEVING sont venues renforcer l’équipe de conception. Ensemble, nous avons fait de la plus grande gare de marchandises un lieu plein d’inspiration pour des entreprises jeunes ou bien établies, avec un espace public agréable pour de petits et de grands événements.”

Séverin Malaud -

Séverin Malaud -

Séverin Malaud -

Séverin Malaud -

Séverin Malaud -

Séverin Malaud -

Séverin Malaud -

Une ville couverte

La totalité de l’espace sous les sept toitures d’acier placées côte-à-côte - trois grandes et quatre petites  - a été rendue accessible au public. Douze pavillons de bois, qui abritent ensemble le nouveau programme sur près de 45 000 m², ont été construits sous les nefs latérales de la toiture existante. Steven Bosmans : “Les pavillons suivent le rythme des membrures et colonnes de fonte. Une structure de boulevards, rues, placettes et petits parcs se ramifie entre eux. Comme dans une vraie ville.”

L’imposant espace central pour les événements publics jouit d’un climat agréable qui suit le fil des saisons. Sur les côtés de l’espace dédié aux événements s’étend un boulevard de promenade végétalisé, inspiré des ‘ramblas’. Il est d’ailleurs si large (16 m) qu’il a été possible d’y réaliser des jardins intérieurs aux dimensions royales, avec une centaine d’arbres à haut fût.

Durabilité

De ce fait, le fonctionnement de la Gare Maritime est neutre en énergie et sans combustibles fossiles. “Des mesures très poussées ont été prises dans le sens de la durabilité, et ce à tous les niveaux - construction, installation, utilisation circulaire des matériaux, végétation, santé. Quelques exemples ? Les façades en verre de la rue Picard sont équipées de cellules solaires et, sur les plus hautes toitures, 17 000 m² de panneaux solaires ont été installés. Le recours aux pompes à chaleur géothermiques est maximal, et les eaux de pluie sont récupérées sur toute la surface de la toiture pour les sanitaires et l’arrosage des jardins.”

La Gare Maritime est aujourd’hui une ville où il ne pleut jamais. Dans les halls extérieurs, on trouve un mélange de bureaux, de commerces et d’équipements. Les halls centraux offrent de l’espace pour l’organisation d’événements, un ‘food court’ et une place de marché. Le résultat, un mélange inspirant qui, associé à toute la dimension historique de ce patrimoine, propose un riche contenu. C’est ainsi que la Gare Maritime est devenue une nouvelle destination branchée à Bruxelles, pour les habitants du quartier comme pour les visiteurs internationaux.