D'ici 2050, nous voulons rendre Gand climatiquement neutre et résistante au climat
Outre des classes, celle-ci abrite également une crèche pour enfants, une salle de sport de quartier et une maison de quartier qui favorise les rencontres. De plus, cette école est également respectueuse du climat, car elle tire sa chaleur des déchets et d'une entreprise voisine. Tant l'échevin de la Culture, du Développement urbain et de l'Aménagement du territoire, Sami Souguir, que le bourgmestre, Mathias De Clercq, y croient fermement et veulent même rendre Gand climatiquement neutre à l’horizon 2050.
Quelle est la vision de Gand en matière de développement urbain ou, en d'autres termes, quel genre de ville Gand veut-elle être pour ses habitants?
Sami Souguir, échevin: "En tant que ville, nous sommes fortement limités par l'espace public disponible. La première chose à faire consiste donc à travailler de manière efficiente en termes d'espace dans notre ville qui ne cesse de s’élargir. Notre ‘Vision structurelle 2030 - De l’espace pour Gand’ sert de point de repère pour toutes les interventions spatiales, tant privées que publiques. Combiner les fonctions là où c’est possible fait partie de nos points d'attention. La transition énergétique s’avère également une thématique importante dans les projets de développement urbain. Comme nous pouvons notamment le voir à travers le réseau de chauffage urbain sur le site du Tondelier. Muide-Meulestede et Mariakerke ont été choisis comme quartiers pilotes pour le passage à l'habitat sans gaz dans des zones résidentielles existantes. Les nouveaux quartiers sont conçus et construits de façon circulaire et sans énergies fossiles. À côté de cela, il nous faut aussi trouver de l'espace au sein des blocs de construction. Dans de nombreux endroits de Gand, les blocs résidentiels ont été construits autour de bâtiments industriels. Nous avons élaboré un cadre permettant d'optimiser et de dénoyauter ces blocs de construction en créant un espace ouvert à l'intérieur de ces blocs. Au centre-ville, nous optons résolument pour l'imbrication, le renouvellement et l’aération. Le Corona a également montré que le développement urbain n'est pas un processus statique. D'un seul coup, les questions ont changé. Garantir des espaces verts publics à proximité de chacun est aujourd'hui peut-être plus important que jamais."
Wat is de visie van Gent op stadsontwikkeling of met andere woorden; welke stad wil Gent zijn voor zijn inwoners?
Schepen Souguir: “Als stad zijn we sterk beperkt door de beschikbare openbare ruimte en dus komt het er in de eerste plaats op aan om in onze steeds groeiende stad ruimte-efficiënt te werken. Onze ‘Structuurvisie 2030 – Ruimte voor Gent’ dient bij alle ruimtelijke ingrepen – zowel private als publieke - als kompas. Functies waar mogelijk combineren, is één van de aandachtspunten. In stadsontwikkelingsprojecten is ook de energietransitie een belangrijk thema. Dit zien we onder andere met het stadsverwarmingsnet op de Tondelier-site. Muide-Meulestede en Mariakerke zijn de pilootwijken voor de overschakeling naar gasloos wonen voor bestaande woonwijken. Nieuwe wijken worden fossielvrij en circulair ontworpen en gebouwd. Daarnaast moeten we ook op zoek naar ruimte binnen bouwblokken. Op heel wat plekken in Gent zijn woonblokken nog gebouwd rondom fabriekspanden. We maakten een kader op om dergelijke bouwblokken te optimaliseren en te ontpitten door in de binnenruimte van het bouwblok open ruimte te creëren. We kiezen er resoluut voor om in de kernstad vooral te verweven, te vernieuwen en te verluchten. Corona maakte ook duidelijk dat stadsontwikkeling geen statisch gegeven is. Op slag veranderden de vragen. Zorgen voor openbaar groen, dicht bij iedereen is nu misschien wel belangrijker dan ooit.”
Mathias De Clercq, bourgmestre: "L'imbrication et l'usage partagé de l'espace sont en effet l'avenir. Ce principe, nous l’appliquons désormais partout dans les nouveaux projets. Des écoles qui partagent leurs terrains de sport avec le quartier, des bâtiments municipaux où nous fusionnons crèche, école, bibliothèque, services administratifs et autres espaces qui sont dès lors également ouverts au quartier. Cela ressort fortement, par exemple, dans notre document de vision pour le site de l'Arsenal. Et surtout pour la nouvelle école municipale Melopee, dans le quartier des Oude Dokken. Un joyau architectural et un modèle de la façon dont nous voulons, en tant que Ville, utiliser notre espace. C'est là que l'on peut voir l'avenir de Gand: il s'agit non seulement d'une école, mais aussi d'une crèche pour enfants, d'un hall sportif de quartier, d'un bâtiment ouvert au quartier, en tant que lieu central de rencontres et d'expériences. Et tout cela avec une empreinte limitée, en superposant les fonctions afin de pouvoir garder l'espace public attractif. Il s’agit en outre d’un bâtiment très respectueux du climat, qui tire sa chaleur des déchets et d'une entreprise voisine. Telle est la voie que nous devons suivre."
Comment Gand veut-elle, en termes d'urbanisme et d'architecture, faire face aux autres défis d'aujourd'hui? Je pense ici au réchauffement climatique, à une meilleure gestion de l'eau et à davantage d'espaces verts publics
Mathias De Clercq, bourgmestre: "Je crois fermement en une ville où toutes les commodités essentielles se trouvent à quinze minutes à pied ou à vélo: commerces, bureaux, écoles, soins de santé, loisirs et suffisamment d’espaces verts. À Gand, nous avons déjà fait de grands pas dans cette direction, mais nous devons tendre vers une imbrication encore plus grande. Également dans nos quartiers et notre arrondissement, afin que la plupart des infrastructures soient proches, que ce soit à pied ou à vélo. Nous devons utiliser l'espace qui nous reste de façon très rationnelle et ne pas tomber dans le piège de remplir celui-ci de constructions. La densification est nécessaire, mais nous devons également travailler à la création d'espaces publics attirants. Ajouter de la ville, c'est aussi libérer de la ville.
Le fait que le premier prix d'architecture de Gand ait été attribué à notre Parc Kapitein Zeppos dans les Oude Dokken m’a dès lors fait énormément plaisir. Un très bel exemple de la façon dont nous pouvons traiter notre espace public dans le cadre du développement urbain. Et cela signifie rendre celui-ci plus vert. Nous voulons offrir à chaque Gantois une aire de jeux au coin de la rue, un parc de quartier à maximum 400 mètres de chez lui et un pôle de verdure ou un grand parc à 5 km maximum. Nous n'en sommes pas encore là, mais nous mettons sérieusement le turbo pour y arriver. Au cours de cette législature, ce sont plus de 50 millions d'euros qui seront investis dans les espaces verts publics. Il y aura 14 nouveaux parcs de quartier supplémentaires et au moins 90 hectares de forêt. Grâce à notre nouveau plan d’exécution spatial (PES) ‘Groen’, nous allons protéger 115 hectares d'espaces verts supplémentaires, dont 30 hectares de forêt. À côté de cela, nous allons protéger 109 hectares d'espaces verts existants accessibles au public, ainsi que 148 hectares de nature et forêt. Nous sommes véritablement un pionnier dans ce domaine. Avec notre PES, nous allons d'un seul coup donner à 370 hectares, soit l’équivalent de 557 terrains de football, une affectation verte ainsi qu’une protection juridique. La Flandre nous a encore récemment octroyé le label ‘forêt’ niveau argent: aucune administration locale ne plante plus de forêt que Gand."
Un autre défi consiste à proposer des logements abordables en ville. Aujourd'hui, il n'est pas rare de voir les jeunes ménages quitter la ville parce qu'elle n'est plus abordable, même pour les couples à deux revenus. Comment comptez-vous ramener ceux-ci au centre-ville?
Sami Souguir, échevin: "Il s’agit en effet d’un défi très important pour la ville. Plusieurs initiatives ont déjà été prises en ce sens de par le passé. Par exemple, les maisons familiales ne peuvent plus être divisées en kots pour étudiants, et l’on construit de nombreuses résidences pour étudiants, précisément pour éviter que des maisons parfaites pour les familles soient utilisées comme logements pour étudiants. De par le passé, il y avait également une obligation d'inclure 20% de logements sociaux dans les projets de nouvelle construction. Finalement, cette règle a été annulée par voie juridique. Cela ne signifie pas que nous n'avons plus de moyen de pression. Nous utilisons les terrains et les biens appartenant à la ville pour atteindre nos objectifs stratégiques. Les promoteurs de projets qui construisent sur nos terrains s'engagent également à proposer des logements abordables. De nombreux promoteurs ont désormais compris cette nécessité et sont disposés à le faire. Des maisons pour petits budgets ont ainsi été récemment construites sur le site du Tondelier et dans le quartier de Rutte à Gentbrugge. Le nouveau bâtiment S situé à l'arrière de la gare comprendra également des logements à louer abordables qui seront loués via HuurinGent. Des logements à louer pour petits budgets dans l'un des emplacements les plus prestigieux, c'est tout de même une belle réalisation."
Comment Gand veut-elle lutter contre l’inoccupation des biens et rendre son propre patrimoine plus durable?
Sami Souguir, échevin: "Naturellement, je peux uniquement parler pour ma propre compétence. Celle-ci se limite pour moi aux 17 églises gantoises qui doivent être orientées vers une nouvelle affectation. D’ailleurs, la plupart de ces églises ont entre-temps déjà été réaffectées. Je pense ici à l'église de Malem qui est devenue une école de cirque, à l'église de Meulestede qui a reçu une fonction culturelle. Depuis l'histoire du supermarché Delhaize dans l’église Sainte-Anne, nous savons que ce sont des dossiers qui suscitent souvent de vives émotions. Mais laisser les églises désaffectées jusqu'à ce qu'elles dépérissent ne constitue pas non plus une solution. Une grande opération est en cours pour le patrimoine de la ville durable – je pense ici à nos bureaux. Le Gravensteen ou Château des Comtes peut ici servir d'exemple. Aujourd'hui, c'est l'un des bâtiments les plus énergivores de notre ville. Nous devons notamment chauffer les parties qui abritent du personnel (la boutique, l’accueil), des pièces pratiquement jamais fermées. Le pavillon proposé pourra accueillir toutes les fonctions du personnel. Par conséquent, nous n'aurons plus besoin de chauffer le Gravensteen. À cet égard, les projets pour le Gravensteen montrent également comment rendre notre patrimoine plus durable."
Et cela vous aidera probablement aussi à réaliser votre ambitieux plan climatique visant à être climatiquement neutre d'ici 2050. Comment Gand compte-t-elle y parvenir?
Mathias De Clercq, bourgmestre: "C'est vrai, nous sommes très ambitieux dans ce domaine et sommes convaincus que des villes comme Gand peuvent jouer un rôle de pionnier en la matière. D'ici 2030, nous voulons émettre 40% de CO2 en moins. Et nous voulons que Gand soit climatiquement neutre et résistante au climat à l’horizon 2050. Cela signifie que Gand sera alors en mesure de faire face aux conséquences du réchauffement climatique, comme la sécheresse, la canicule et les inondations. À cette fin, nous avons élaboré un plan climatique dans lequel nous associons des actions concrètes à nos objectifs. Parmi nos fers de lance figure notre centrale énergétique, qui aide les Gantois et les entreprises à rendre leurs maisons et leurs bâtiments plus écoénergétiques et à passer aux énergies renouvelables. Les Gantois peuvent y bénéficier d’une assistance à la rénovation gratuite."
"Notre objectif est que les maisons gantoises consomment 30% d'énergie en moins d'ici 2030. En cinq ans, plus de 10.000 ménages gantois ont ainsi déjà été aidés, ce qui représente 30 millions d'euros d'investissements dans les bâtiments gantois. Nous misons aussi fortement sur les énergies renouvelables. Nous voulons doubler le nombre de panneaux solaires dans notre ville d'ici 2025. L'an dernier, plus de 2.000 nouvelles installations ont été mises en place dans notre ville, un record. La Ville montre ici le bon exemple en utilisant les bâtiments municipaux. Nous avons dégagé 1 million d'euros à cet effet. Nous allons également élever le nombre de réseaux de chaleur dans notre ville. Le quartier des Nieuwe Dokken, par exemple, sera chauffé avec de l'énergie résiduelle par le biais d'un réseau de chaleur. Et comme l'a déjà mentionné l'échevin Souguir, nous étudions la manière de rendre des quartiers entiers et des habitations existantes 100% exempts de combustibles fossiles, et nous travaillons à l'expansion de l'économie circulaire, en utilisant les flux résiduels comme matières premières."
"Nous voulons réutiliser les plus de matériaux et produits possibles. L’UGent et notre North Sea Port sont ici des partenaires importants. À court terme, c'est devenu un secteur économique innovant très important sur lequel nous voulons miser en tant que ville. Last but not least, nous préparons notre ville au changement climatique. Les conséquences se feront sentir de toute façon et c’est dans les villes que celles-ci se feront sentir en premier. C'est pourquoi nous travaillons déjà au débétonnage et désasphaltage, à l'infiltration des eaux de pluie et à davantage d’espaces verts publics. Nous encourageons les Gantois à installer des jardins de façade, des guirlandes vertes et des toitures végétalisées, et nous rouvrons des cours d'eau remblayés. Nous travaillons ainsi sur 8 axes climatiques pour rafraîchir notre ville. Grâce à l'ensemble de ces mesures, nous voulons réduire considérablement notre consommation d'énergie et préparer notre ville pour l’avenir."