LifeCycles Festival: à quoi devrait ressembler la ville du futur ?
La construction ‘circulaire’, les ‘smart cities’, la technologie dans les processus de conception et de construction, l’habitat abordable, en passant par les nouvelles mobilités, l’avenir de l’énergie, de la biodiversité, le développement urbain durable, et bien d’autres thèmes encore, ont été abordés par les intervenants, à partir d’angle d’approche très divers.
OMA, Carlo Ratti, BIG, Ferrier Marchetti, Arup, Shigeru Ban, Henning Larsen, Coldefy… mais aussi 51N4E, Robbrecht & Daem, Bogdan & Van Broeck, Julien De Smedt, sogent, BC Materials… Les intervenants renommés se succédaient à un rythme soutenu. Deux podiums étaient occupés en permanence, et le crédo ‘choisir, c’est perdre’ était ici de mise. On n’avait jamais vu autant de conférenciers de cette qualité au même moment en un seul endroit.
Reggy Van den Branden, organisateur : “Le premier programme LifeCycles était organisé autour de six thèmes : les cycles de vie d’une ville, l’architecture, la construction, l’environnement, la technologie et la société.”
“Ces domaines connaissent tous aujourd’hui beaucoup de changements et d’innovation. Qui plus est, ils sont indissociablement liés entre eux. De grandes tendances telles que l’urbanisation déterminent non seulement la fonction et la configuration de nos villes, mais aussi les besoins et la forme de nos bâtiments. Parallèlement, nous sommes face à de grands défis en termes de mobilité et de durabilité, nous vivons dans une société toujours plus connectée et gérée par les données informatiques, nous évoluons vers des ‘smart cities’, et le secteur de la construction s’oriente de plus en plus vers une construction modulaire, circulaire, à base d’impressions en 3D, mais aussi financièrement abordable.”
“Dans le même temps, la construction demeure un secteur très traditionnel, et c’est justement ce que nous voulions casser avec ce festival. Des idées bouillonnantes, novatrices y sont omniprésentes. A nous de les rendre publiques et de faire le premier pas vers la réalisation de la ville du futur !”
Quelques morceaux choisis
Arne Quinze – kunstenaar
Arne est parti enfant pour Bruxelles. Dans son imagination, il s’attendait à un univers coloré et diversifié à la Star Wars. Mais rien n’était moins vrai. Il s’est retrouvé entre quatre murs gris, un lieu où ses parents le protégeaient anxieusement de tous les dangers possibles, véhicules, quartiers peu sûrs… Lorsque, plus tard, il déménagea pour l’environnement verdoyant de Laethem- Saint-Martin, il remarqua que les quatre murs gris des appartements étaient seulement remplacés par quatre murs verts. Des haies qui à leur tour protégeaient, isolaient, restreignaient. Arne les a donc supprimées, optant pour un aménagement végétal à la diversité foisonnante, qui accueille. Qui fait vivre. Son crédo ? Faites entrer le vert dans la ville. Pas comme une sauce verte, mais comme un élément de base présent avec exubérance.
Philippe Block – ETH Zurich/ Block
Le béton serait ce qu’il y a de pire sur la planète, tout le monde semble d’accord à ce sujet. Pas lui ! Le problème, c’est la façon dont on l’utilise aujourd’hui. Block a développé une dalle de sol en 3D sur laquelle on peut placer des bâtiments comportant 70 % de béton et 90 % d’acier en moins. Cette dalle a été développée à partir de techniques géométriques que tout maître d’œuvre connaissait autrefois, et que les architectes eux-mêmes ignorent aujourd’hui. Cette dalle de sol devrait bientôt arriver sur le marché, et ses principes de base sont en open source, disponibles gratuitement.
Martha Thorne – IE School of A&
Une urbanisation extrêmement rapide, l’accroissement démographique, les changements climatiques, les migrations, l’accélération technologique, les inégalités… Une ville est comme une pelote de laine inextricablement emmêlée. À chaque projet, les architectes s’attaquent à un problème partiel, mais sans rien résoudre en profondeur. Nous travaillons dans des silos. Chacun a son idée et s’en sert pour construire une pierre. Qui ne correspond pas à la suivante. Nous devons raisonner comme un tout. Afin que ‘doing things better’ devienne ‘doing better things’. Ceci nécessite un changement de mentalité. Nous avons huit ans pour y parvenir. Pas plus. Nous devons donc fondamentalement, et dès maintenant, adapter notre enseignement, notre façon de travailler. Trouve-t-on des architectes au Parlement européen ? Dans les pouvoirs législatifs ? Chez les décideurs ? Nous devons cesser d’être des architectes de design, pour peser dans la prise de décision. Et élaborer celles-ci nous-mêmes.