"Le BIM – ou un dérivé de celui-ci – constitue l'avenir du secteur de la construction"
Quelle est votre devise?
"Mens sana in corpore sano, un esprit sain dans un corps sain. C'est probablement l'un des plus vieux adages au monde, mais pour moi, il colle parfaitement. J'ai besoin de sport pour bien fonctionner. J’enfourche mon vélo ou je vais courir une petite heure plusieurs fois par semaine. Histoire de se défouler totalement avant de reprendre le travail la tête froide. Une attitude que je stimule aussi délibérément chez mes collaborateurs (sans les obliger à faire quoi que ce soit)."
Votre petit plaisir coupable préféré?
"Je suis fan du tout ce qui roule. Motos, voitures de course, voitures électriques... J'ai jadis hésité entre des études d'ingénieur et des études de design automobile en Suisse. Non pas que je regrette mon choix final, mais je suis encore et toujours de très près les derniers gadgets technologiques. Notre secteur de la construction pourrait d’ailleurs apprendre beaucoup de nos collègues de la mécanique automobile. Tout y est si bien pensé, rationalisé et innovant! Par rapport aux vrais constructeurs automobiles, nous ne sommes en fait qu'une bande de bricoleurs." (rires)
Votre héros de tous les temps?
"J'ai une admiration sans bornes pour mes anciens maîtres de stage: Salvatore Bono et Bernard Deconinck de l'ancien Groupe Planning, et l'ingénieur Godfried Derveaux. Sans que ni eux ni moi ne nous en rendions compte à l'époque, ils ont solidement marqué ma carrière professionnelle de leur empreinte. Ils ont donné une forme, défini un état d'esprit, posé des fondations qui influencent encore mes actions et ma réflexion aujourd’hui. Je me demande encore souvent comment ils aborderaient tel ou tel projet. La plupart des collaborateurs actuels sont d’ailleurs tout droit sortis de l'école. Je ne peux qu'essayer d'avoir le même impact. En les assistant, en les inspirant, en les stimulant."
Votre endroit préféré dans le monde?
"Quand j'avais 14 ans, j'ai construit une maison avec mon père à la campagne, plus précisément à Nevele. Ma mère y vit encore et toujours. Surtout au cours de la dernière année (marquée par corona), il ne passe pas une semaine sans que j’aille y prendre un petit café. C'est un véritable point d'ancrage, surtout lors de mes sorties à vélo le week-end. C'est comme rentrer à la maison.
Le sommet de votre carrière?
"Nous travaillons actuellement sur SKY Towers, un projet immobilier dont la tour sera le second projet le plus élevé d'Ostende après l'Europacenter. Un super projet de pas moins de 100 mètres de haut. Et un véritable défi. Sur le plan non seulement structurel, mais aussi organisationnel. Car comment acheminer tout ce matériel au bon endroit et au bon moment? C'est la résolution de cette énigme qui fait de ce projet un véritable sommet. Et cela vaut en fait pour chaque nouveau projet. Formuler des réponses rafraîchissantes est toujours un travail d'équipe. À chaque nouvelle réception prévaut ici le sentiment d'y être une nouvelle fois ‘arrivé’. Et il y a aussi l'ambition commune, l’envie, la volonté d'exceller également lors du projet suivant. Pour en faire le prochain sommet, en étant constructifs ensemble.
"À la fin de cette année, nous ouvrirons d’ailleurs de nouveaux bureaux, en bordure du centre-ville de Bruges. Pas dans un parc industriel mais au milieu d'une zone résidentielle. Un quartier vivant, où l'on peut déjeuner, faire ses courses, discuter en terrasse... Où le travail et la vie s'entremêlent. Ce à quoi nous aspirons tous fortement."
Qu'y a-t-il sur votre ‘liste de choses à faire avant de mourir’?
"Mon frère et ma belle-sœur ont vécu en Argentine pendant 4 ou 5 ans. Parmi les aventures qu'ils ont vécues ensemble là-bas figure un trekking sur la ‘Ruta 40’. Ils ont parcouru 13.000 kilomètres en jeep. Eh bien, j'aimerais le faire un jour à moto, pas à la manière du Dakar mais en mode ‘touring’ à travers le continent sud-américain."
Quel événement embarrassant préféreriez-vous ne pas raconter (mais vous allez quand même le faire ici)?
"A mes débuts, j’ai effectué une étude pour une cave. Mais l'entrepreneur qui devait se charger de la réalisation a commandé le mauvais béton. Lorsque la livraison est arrivée, j'ai fermement refusé: ce n’était pas le bon béton. Si fermement même, qu'ils ont également annulé un autre chantier. Apparemment à cause d'une confusion au niveau des noms. À plusieurs reprises, j'ai reçu pour cela des factures salées, que j'ai bien sûr contestées. Le conflit a pris une telle ampleur que l'entreprise a refusé de livrer pendant cinq ans d'autres chantiers sur lesquels nous avions travaillé. Alors qu'eux et moi avions agi avec les meilleures intentions. Il est vraiment dommage que nous n'ayons pas pu nous entendre..."
En quelle innovation (dans le domaine de la rénovation) placez-vous de hautes attentes?
"Cela fait déjà un petit temps que la conception virtuelle, ou le BIM, a fait son apparition. En tant qu'entreprise, nous avions déjà adopté cette méthode il y a dix ans. Les avantages sont effectivement gigantesques: des modèles plus compréhensibles, un énorme gain de temps sur chantier, une marge d'erreur limitée... Nous devons continuer à soutenir, propager et alimenter cette évolution. Exploiter au maximum les possibilités de cette technologie innovante et inviter tous les autres partenaires de construction à nous suivre. Parce que le BIM – ou un dérivé de celui-ci – constitue l'avenir du secteur de la construction.
À quel endroit, quel immeuble, quel bâtiment, quel projet aimeriez-vous vous ‘attaquer’?
"Depuis quelques années, nous sommes impliqués dans le projet de reconversion du Thermae Palace à Ostende. Cet ancien hôtel et spa renommé est en cours de réaffectation, mais sa nouvelle vocation n'a pas encore été décidée. C'est un dossier complexe, mais nous aimerions que ce bâtiment remarquable soit revalorisé de façon sensée et qu'il connaisse une nouvelle vie fascinante afin de rendre Ostende encore plus pétillante."
Quel professionnel de la construction aimeriez-vous voir prendre place dans le confessionnal d’un prochain numéro?
"L’ingénieur-architecte Hera van Sande. Une touche-à-tout avec qui j'ai étudié autrefois, et pour qui j'ai le plus grand respect. Elle combine un job de professeur de maîtrise en sciences de l’ingénieur et architecture à la VUB, avec la conception et la supervision de ses propres projets, ainsi qu’un projet de recherche sur le modernisme japonais. Elle perçoit comme une évidence ce qui, pour la plupart d'entre nous, ressemble à une montagne de travail insurmontable. Et elle respire la sérénité."
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